Lettre à la Vie
Au 1er août, 20 ans déjà, 20 ans seulement...
Et je continue d'avancer.
20 ans sans l'alcool.
Sur ces 20 ans, 11 ans avec encore le cannabis, le tabac, et les anti dépresseurs.
Et depuis 9 ans, terminés, les psychotropes, terminé le flou, le vague, terminée, l'approximation.
J'ai du me redéfinir, ou plutôt me définir, avec mes goûts, mes dégoûts, mes aspirations, mes relations aux autres, ma relation à moi-même...
J'ai pu lâcher la dépression, cette dépression avec laquelle je valsais autour de la réalité, en m'oubliant avec tous ces produits. Cette musique enivrante m'emmenait dans une anesthésie dévastatrice. Et je dois à l'aide que j'ai su demander d'être encore ici.
Car c'est là que tout commence... Demander de l'aide, déposer ses valises. Ne plus avoir peur de soi, enfin !
Nous avons tous le droit de faire une pause. Une pause pour le sevrage, une pause pour réfléchir, une pause pour se construire, une pause pour repartir.
Et des pauses, j'en ai fait !
Des cliniques psychiatriques aux services d'addictologie, j'ai eu besoin de plusieurs séjours pour parvenir à m'ancrer dans cette réalité, l'apprivoiser avec tous mes sens, appréhender la Vie.
L'aide médicale et psychologique reçue, appréciable et nécessaire , m'a permis de me projeter dans un futur sobre, conscient et rassurant. Les groupes de parole auxquels j'ai assisté, et que j'ai fini par animer, m'ont donnés confiance en moi.
Tellement confiance, que je n'ai aucun souci de relater mon aventure ici. Je sais maintenant qui je suis et où la Vie m'a menée.
Je sais aussi que je n'ai pas peur d'avancer, de changer, de grandir, ni d'aller où la Vie me mènera.
Avec amour,
Odile
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