LES EMOTIONS
Définition :
Conduite réactive, réflexe, involontaire vécue simultanément au niveau du corps d'une manière plus ou moins violente et affectivement sur le mode du plaisir ou de la douleur. Éprouver, ressentir une émotion.
Etymologie :
Dérivé de « émouvoir » formé d'après l’ancien français et moyen français motion « mouvement », emprunté au latin motio « action de mouvoir, mouvement, trouble, frisson (de fièvre) ».
Il y a six familles d'émotions de base : la joie, la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, la surprise.
Je me suis toujours définie en tant qu’hypersensible. Et je croyais, enfant, que mon père était insensible à toute chose. Et puis j’ai compris. J’ai compris que nous sommes tous sensibles, mais que nous ne réagissons pas tous de la même façon aux émotions qui nous traversent.
Certains les enfouissent au plus profond d’eux même, certains se laissent envahir par elles, certains les gèrent, d’autre les vivent…
J’ai connu toutes ces différentes manières de les appréhender :
Les enfouir, c’est la meilleure façon pour qu’elles ressortent n’importe comment, avec violence, ou dans la consommation des produits psychotropes.
Se laisser envahir, c’est leur donner la permission de me gouverner.
Les gérer, une question stérile de vocabulaire.
Par contre, les vivre, les laisser traverser notre corps et notre esprit, les laisser repartir, en gardant le souvenir de leur intensité, les accueillir, en quelque sorte. Les exprimer, rire, pleurer, et prendre de la distance… Respirer…Profondément.
Une façon de prendre de la distance, ça peut aussi être d’essayer de nommer cette émotion, de la définir, de voir comment elle se décompose. De quelles autres sortes d’émotions secondaires elle est composée
Par expérience, j’ai constaté que la joie, comme la colère, m’ont donné envie de fuir la réalité, de consommer, soit de l’alcool, soit du cannabis.
La frustration, aussi, au début de mon abstinence. Cette émotion secondaire, composée de colère, et d’un je ne sais quoi d’envie impossible, de comparaison aux autres, d’image de soi déformée, estime de soi déglinguée…
Ma réponse à la frustration, ça a été de découvrir, ou redécouvrir, des activités qui me faisaient plaisir : dessin, peinture, promenades dans la nature, natation… Renouer avec la vie, les personnes que j’aime…
Me protéger aussi, dans la mesure du possible, des situations qui peuvent provoquer certaines émotions trop fortes.
J’ai eu besoin de temps, aussi, pour apprendre à ne plus être gouvernée par mes émotions. Juste quelques années, pour comprendre comment je réagissais, quels étaient les évènements qui me faisaient réagir avec telle ou telle émotion. En un mot, apprendre à me connaître, tout en laissant place à la nouveauté du changement.
J’ai constaté que ce qui pouvait me faire bondir il y a quelques années ne m’impactait plus autant, et que je pouvais être émue par ce qui ne m’aurait pas forcément touchée auparavant.
Et vous, aujourd’hui, quelle émotion vous submerge encore, et quelle émotion pouvez-vous mesurer, accepter ?
Crocodilou