LA RECONNAISSANCE
DEFINITION (Larousse) :
1)Action de reconnaître quelqu'un ou quelque chose : La reconnaissance d'une pièce à conviction par un témoin.
2)Action de reconnaître quelque chose comme vrai ou réel : La reconnaissance du talent d'un écrivain par la critique.
3)Action d'admettre qu'on est l'auteur ou le responsable d'une action : La reconnaissance de son crime par l'inculpé.
4)Action de reconnaître quelque chose comme légitime : La reconnaissance d'une liberté par la Constitution.
5)Sentiment qui incite à se considérer comme redevable envers la personne de qui on a reçu un bienfait : Témoigner sa reconnaissance à quelqu'un.
6)Droit
Acte unilatéral par lequel un État accepte de considérer qu'une situation ou un acte produit des effets juridiques. (Ainsi, la reconnaissance d'État a pour conséquence la possibilité qui est ainsi ouverte à cet État d'avoir des relations et une activité diplomatique.)
7)Marine
Opération ayant pour objet de s'assurer de la position d'une terre, d'un danger, etc.
8)Militaire
Mission de recueil de renseignements d'ordre tactique ou stratégique, sur le terrain ou sur l'ennemi, nécessaires à l'évaluation des situations et à l'action des forces armées : Aviation de reconnaissance
J’ai envie de retenir ici « La Reconnaissance », dans le sens
Ce que je reconnais de moi, en l’autre, ce qui pose des points communs, ce qui lie mon humanité.
Ce qui me fait appartenir à une famille, ne pas me sentir seule.
Et aussi :
Le besoin de reconnaissance,
Pour rassurer l’estime que j’ai de moi.
Article dans l’Express sur Internet :
Nous sommes assoiffés de reconnaissance. Et c’est normal, la reconnaissance joue un rôle fondamental dans notre équilibre : c’est elle qui nous confirme notre valeur, l’appartenance et l’intégration, qui solidifie l’estime de soi puis la confiance en soi. Le message que nous percevons lorsque nous recevons des signes de reconnaissance, c’est que nous existons, que nous sommes dignes d’intérêt et que nous faisons partie d’un groupe.
Ce besoin, comme tous nos besoins, a une origine primitive : la reconnaissance favorisait la survie par la stabilité sociale et psychologique du groupe. Nous aspirons à recevoir la reconnaissance de nos accomplissements, de nos réussites, de ce que nous faisons bien, mais aussi la reconnaissance des difficultés, des obstacles que nous rencontrons et que nous dépassons, franchissons… ou non.
Si l'envie d'être apprécié et adoubé par nos proches et nos pairs peut être un moteur, ce besoin, lorsqu'il devient abyssal et impossible à combler peut au contraire devenir un frein, voire dévastateur pour l'estime de soi. Comment expliquer cette quête de reconnaissance ? Comment s'en libérer et se satisfaire de notre propre jugement ?
"Généralement notre besoin de reconnaissance ne se fait pas vis-à-vis de n'importe qui, mais plutôt par rapport à des personnes ou groupes "référents". Des entités reconnues de soi comme ayant une certaine valeur morale, éthique, hiérarchique, culturelle, ou affective, voire tout cela en même temps", observe la psycho-praticienne Lysiane Panighini. "Plus la personne ou le groupe a une importance pour nous, et plus le besoin de reconnaissance peut être grand. Être reconnu par ces derniers, c'est dans une certaine mesure être aimé et apprécié d'eux." Sous entendu, "si ces personnes reconnaissent ce que je suis, (ou mon travail) cela veut dire que j'ai une certaine "valeur" et que j'existe à leurs yeux." A ce titre, ajoute la thérapeute, le perfectionnisme est souvent directement lié au besoin de reconnaissance.
Le risque : s'oublier soi-même au profit de cette quête de reconnaissance
Ce besoin "devient handicapant lorsque la personne n'est plus apte à s'auto-évaluer à une juste mesure et lorsqu’elle s'oublie elle-même au profit de cette quête d'approbation". "Elle peut alors en arriver à perdre de vue ses propres valeurs, pour essayer de coller au plus près des personnes référentes. Il peut y avoir aussi une impression de rabaissement, de non-respect de soi, et surtout un grand sentiment de tristesse lorsque la reconnaissance ne vient pas, qui peut conduire à la dépression."
S'interroger sur ce que le besoin de reconnaissance nous empêche de faire ;
Difficile, souligne Lysiane Panighini, de résoudre ce problème sans passer par une introspection personnelle. Face à des patients confrontés à cette dépendance du regard de l'autre, elle procède en les interrogeant de la manière suivante : "en quoi l'autre détiendrait-il la vérité ? Qu'est-ce que ce besoin de reconnaissance vous fait faire que vous n'avez pas envie de faire ? Qu'est-ce que cela vous empêche de faire que vous aimeriez faire ? Qu'en est-il du respect que vous avez de vous-même lorsque vous avez une telle attente ? Que se passerait-il de pire si vous n'étiez pas validé ?" Le but étant, explique-t-elle, d'avoir un regard critique (négative et positive) sur le problème qui est bien "Le besoin de reconnaissance" et non sur soi.
Fin, de l’article
La notion de dette
Ce que je suis prête à faire, pour que l’on me reconnaisse…pour que l’on m’aime
Par mon comportement, créer une dette
Parallèle entre le mot reconnaissance et le mot addiction
Définition du mot addiction (Larousse médical) ;
Processus de dépendance plus ou moins aliénante à des toxiques ou à des comportements.
L’addiction est un processus par lequel un comportement humain permet d’accéder au plaisir immédiat tout en réduisant une sensation de malaise interne. Il s’accompagne d’une impossibilité à contrôler ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives.
Etymologie :
Le terme addiction est d'étymologie latine, ad-dicere « dire à ». Dans la civilisation romaine, les esclaves n'avaient pas de nom propre et étaient dits à leur Pater familias. Le terme d'addiction exprime une absence d'indépendance et de liberté, donc bien un esclavage.
Selon l'étymologie addictus qui, en bas latin, signifie « adonné à », ce terme était utilisé en droit romain pour désigner la situation du débiteur qui, incapable de payer ses dettes, se trouvait « adonné » à son créancier. Ce dernier avait alors le droit de disposer entièrement de sa personne comme d’un esclave. Il s’agit, en quelque sorte, de la contrainte par corps.
Être addicté était au Moyen Âge une obligation d'un débiteur qui ne pouvait rembourser sa dette autrement à payer son créancier par son travail à la suite d'une ordonnance d'un tribunal.
Ainsi, ce que l’on croit faire, par choix, ou gracieusement, pourrait en réalité cacher un besoin, créer une dette, et faire que , malgré notre abstinence, nous retrouverions encore le système de la dépendance.
D’où la vigilance nécessaire dans nos choix, en essayant de garder sa spontanéité.
Pas facile…
Quels sont les accomplissements et difficultés que vous voudriez voir reconnus ?
Dans quelle mesure leur accordez-vous vous-même la reconnaissance que vous aimeriez recevoir d’autrui ?
Quels signes de reconnaissances allez-vous vous accordez à vous-même ? Comment ? Quand ?
Crocodilou