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LA PAROLE

 

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Etymologie :

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C’est la même que pour le mot parabole en grec, qui veut dire rapprochement, comparaison. La parole est le langage incarné de l'être humain.

C’est la faculté d’exprimer et de communiquer la pensée au moyen du système des sons du langage articulé émis par les organes phonateurs.

C’est le propre de l’être humain.

 

Le langage se forme en plusieurs étapes :

Les pleurs sont la première expression du nourrisson.

Entre 3 et 6 mois, arrive les gazouillis

Entre 7 et 10 mois, le babil, ou babille ; l’enfant mémorise et extrait les mots signifiants. Il module l’intensité de la voix.

Vers 12 mois, il commence à prononcer des mots, introduction du oui et du non ; affirmation de soi.

Entre 16 et 19 mois, association de 2 mots, possession d’une vingtaine de mots, mais compréhension de beaucoup plus.

A 24 mois, explosion du langage, l’enfant utilise environ 300 mots. Il pose des questions.

Et vers 30 mois, on considère qu’il parle. Et donc, qu’il est en phase d’acquisition de la parole.

 

La parole s’apprend, se perd, se prend, se prête, s’ôte, s’adresse, se coupe, se porte, se donne, ou encore se libère…

 

En me rendant à mon premier groupe de parole en 2003, je m’étais dit, bon, d’accord, j’y vais, j’écoute, mais je ne dirais rien ! J’avais l’impression que si je parlais, je livrerai quelque chose d’intime, qui ne regardait que moi ; cela m’amènerait aussi à l’abstinence, ce qui me faisait très peur. Cela risquait de fonctionner…Ils n’auront rien, donc…Et puis, une phrase en amenant une autre, j’ai constaté que parler me soulageait, me liait aux autres en me sortant de la solitude, me permettait de trouver une place, ma place, dans cette mini société. Et puis, parler, cela remettait en route mon cerveau, abruti par l’alcool, le cannabis et le Xanax. Cela posait comme un espoir sur le chemin ; une lumière salvatrice.

J’y ai aussi appris que « ce qui est tu est bu » ; on pourrait dire aussi, que ce qui est caché, est fumé. 

Parler, c’est sortir de soi des émotions, des sentiments, des réflexions, cela va dans le sens contraire de l’addiction, qui rentre en soi les frustrations et les ressentiments.

En 16 ans, j’en ai entendu, des paroles libératrices, des extraits de vies, multiples expériences enrichissantes, des émotions très fortes exprimées à demi-mots, des colères explosives. Cela m’a fait grandir, et imaginer que, pour moi aussi, l’abstinence, et la sérénité était envisageable.

 

J’ai donc appris, dans l’abstinence, à dire mes vérités, à exprimer mes joies comme mon mal être, voir mes colères. A constater, que même si ce que j’avais à dire ne faisait pas plaisir à entendre, les personnes qui m’aimaient ne se détournaient pas de moi ; et les autres, les toxiques, les méchants, qu’ils s’en aillent et me laisse le chemin libre. Libre, comme la liberté que j’ai acquise, en arrêtant les produits ; libre, comme la découverte, la connaissance de moi que m’ont permis l’abstinence et la venue à ces groupes de parole.

 

 

Parler, c’est donner des informations sur soi, s’affirmer, se définir à l’autre. Quand les mots ne sont pas disponibles, la violence apparait.

La parole est un vecteur qui véhicule notre pensée, tout en l’affinant, la précisant ; elle permet la communication, ce qui suppose qu’elle soit écoutée. La communication, c’est donc du partage, voir de l’entraide, comme ce groupe de parole.

 

Et vous, que taisez-vous, que dites-vous ?

Que vous apporte la parole et le groupe de parole ?

                                                          

                                                                                                                            Crocodilou

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